speaker-photo

M. Mohamed Elkhames ABIDI

Architecte « Tunisia green building council”

Résumé :

Depuis l’indépendance, la Tunisie a mis en œuvre plusieurs programmes ambitieux et successifs afin de répondre aux besoins croissants en logements, notamment pour les populations les plus démunies. L’objectif constant des différentes stratégies d’habitat a toujours été de faciliter l’accès au logement pour le plus grand nombre.

Des résultats positifs ont été enregistrés, en particulier grâce aux premiers programmes lancés par l’État tunisien, à travers la création d’établissements publics tels que la SNIT, l’AFH, la SPROLS, ainsi que par l’encouragement de la promotion immobilière via le secteur privé.

Cependant, avec le temps, certains de ces programmes, malgré un démarrage prometteur, ne sont plus adaptés aux réalités actuelles du pays ni aux nouvelles attentes de la population. La politique publique en matière d’habitat souffre aujourd’hui d’un déséquilibre, illustré par une production formelle de logements qui ne répond plus adéquatement aux besoins réels, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux.

En effet, au-delà du défi de l’accessibilité financière au logement — qui appelle à une révision complète de la chaîne de production de l’habitat — il est essentiel de porter une attention particulière à la durabilité des logements et à leur adaptation aux effets du changement climatique, notamment les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et le réchauffement planétaire.

Dans le cadre de mon intervention lors du forum scientifique MEDIBAT 2025, j’ai tenté de démontrer, à travers l’exemple de la première phase du programme spécifique de logement social lancé par l’État tunisien en 2012 — visant à éradiquer 10 000 logements rudimentaires et à les remplacer par des habitations décentes — qu’il est possible de concilier accessibilité au logement et respect des principes de durabilité et d’écoconstruction, sans pour autant engendrer un surcoût financier significatif.